Comme vous le savez, tous les secteurs ne sont pas touchés par la « crise » de la même manière. Certains secteurs résistent et les organismes de prospectives comme « France Stratégie » prévoient même un manque de « main d’oeuvre » pour certains d’entre eux.
Le secteur de la restauration arrive en 4ème place des secteurs qui devraient recruter le plus d’ici à 2022 après celui de l’aide à domicile, le métier d’aide-soignant, la vente (en général). Concernant le secteur de la restauration, le chiffre de 200 000 postes à pourvoir dans les prochaines années circule et fait mourir d’envie les secteurs à la traîne.
Mais comment faire pour profiter de l’aubaine et ouvrir un restaurant ?
Nous allons voir toutes les étapes à franchir pour ouvrir son propre restaurant. Bien entendu, nous passerons rapidement sur les première étapes qui concernent l’introspection pour détailler les formalités plus techniques, plus difficiles.
Etape 1 : Faire un bilan personnel et professionnel
Ouvrir un restaurant nécessite une grande motivation personnelle car cela demande souvent des investissements lourds en terme de temps et d’argent. Quand on est patron de restaurant, les horaires sont larges, de nuit parfois, le stress est grand et il faut une multitude de qualités personnelles.
Maitriser un peu la comptabilité, négocier les prix et les produits auprès de ses fournisseurs, résister au stress, être en bonne santé, aimer le contact pas toujours évident avec des clients exigeants, savoir gérer une équipe, …
Etape 2 : Elaborer un concept
Cette étape est à la fois très concrète et très longue car il faut absolument arriver à se démarquer dans un secteur qui est très concurrentiel.Il faut réfléchir au type de restaurant qui sera créé, à son nom, à son emplacement, à l’ambiance, à la carte qui sera proposée et au coût appliqué aux clients.
De nombreux paramètres sont à analyser comme le positionnement, les prix pratiqués par la concurrence proche, le coût des matières premières, le rapport qualité-prix, les offres promotionnelles, …
Conseils : – votre CCI sera à même de vous fournir une liste de données appréciables pour vous aider à élaborer votre concept.
– avant de choisir un nom pour votre restaurant et éventuellement le déposer à l’INPI, vous pouvez vérifier sa disponibilité en allant sur le site icimarques.com
Etape 3 : Trouver et aménager le local idéal
Après avoir évalué la superficie du restaurant que vous souhaitez ouvrir (attention, la surface comprend celle de la salle à manger, de la cuisine et des locaux annexes comme la réserve etc), vous pourrez vous poser la question de racheter un fonds de commerce c’est à dire racheter l’activité et les murs d’un commerce existant ou de reprendre un bail. Veuillez également anticiper les frais matériels qui peuvent très vite devenir conséquents (ustensiles, hotte de cuisine, plan de travail…).
Sachez que le statut du bail commercial (lorsque l’exploitant n’est pas propriétaire des murs du local dans lequel il exploite une activité) est particulièrement intéressant car il offre une stabilité par sa durée qui est généralement de 9 années et dont la résiliation par le propriétaire est limitée.
Dans tous les cas, reprendre un restaurant plutôt que de se lancer dans une création totale est plus facile et cela ne vous empêchera pas de passer sur une activité très différente, de faire des travaux et de changer le concept du lieu.
La licence pour les boissons sera pas exemple déjà obtenue et le matériel de cuisine sûrement aux normes car les contrôles par l’inspection des services d’hygiène sont très fréquents.
Conseils : – Veillez à respecter l’arrêté du 9 mai 1995 réglementant l’hygiène des aliments remis directement au consommateur. Vous pouvez le consulter directement sur le site legifrance.fr.
Etape 4 : Bâtir une étude de marché
Cette étude de marché permettra de valider ou non la stratégie conduite depuis l’étape 2 et de pivoter un peu pour remanier quelques éléments si besoin est.
L’étude de marché se décompose en 4 parties que vous pourrez creuser quand vous arriverez à cette étape :
– L’analyse du marché de la restauration
– L’analyse des clients : qui sont-ils ?
– Quelle est l’offre des concurrents ?
– Textes réglementaires et juridiques applicables au projet
Il n’est pas inutile de se faire aider par un ou des professionnel(s) à partir de cette étape car la technicité des sujets l’appelle.
Etape 5 : Etablir des prévisions financières
Il s’agit ici de prévoir un dossier rempli de documents permettant de vérifier la viabilité financière du projet à plus ou moins long terme. Généralement on établit des prévisions sur 3 ans. Le but est de connaître le montant des capitaux à apporter, vérifier la rentabilité du projet, vérifier les excédents de trésorerie, l’évolution de la structure financière et déterminer le seuil de rentabilité.
En tout, votre comptable pourra vous aider à établir 5 documents :
– Le plan de financement initial
– Le compte de résultat prévisionnel (à faire pour chaque année)
– Le plan de trésorerie
– Le plan de financement à 3 ans
– Le calcul du point mort (c’est à dire le seuil de rentabilité)
Etape 6 : Effectuer les formalités administratives
Une fois les prévisions financières établies, il faut se pencher sur les formalités administratives. Pour un restaurant, celles-ci sont assez importantes puisqu’il faut obtenir un permis d’exploitation, demander une licence pour avoir le droit de servir des boissons alcoolisées. Il faut également suivre une formation sur l’hygiène et la sécurité.
Bref, la liste est longue. Le site du Pôle emploi détaille ces démarches.
Les restaurateurs doivent se pencher sur la réglementation car ils sont tenus d’informer leurs clients d’un certain nombre de données.
Etape 7 : Procéder aux démarches juridiques
Comme pour toute entreprise, il faut qu’elle existe juridiquement grâce au choix d’un statut juridique déclaré auprès des organismes concernés par l’ouverture du restaurant. N’oubliez pas qu’en déposant vos statuts au CFE, vous devrez joindre votre annonce légale de création d’entreprise. Le Legaliste se fera un plaisir d’être partenaire de votre création d’entreprise et de vous faire économiser de précieux euros !
C’est le Centre de Formalités des Entreprises (CFE) de la Chambre de Commerce et d’Industrie qui est en charge des déclarations obligatoires car elle transmet les demandes d’autorisation auprès des organismes comme le Greffe du Tribunal de Commerce, les services fiscaux, la Caisse Régionale d’Assurance Maladie, …etc.
Créer son restaurant ? C’est long mais c’est possible !